Faut-il protéger l'état de santé de la population contre Coronavirus COVID-19 ?
Les médias s'investissent dans cette situation sanitaire de crise inhabituelle et participent à un mouvement de contextualisation de la figure de l'acteur politique qui donne une signification à son action politique. Ces acteurs politiques ont une mauvaise compréhension de l'épidémie de Covid-19 et une vision restrictive de l'avenir de leur peuple. Notre monde affronte aujourd'hui cet ennemi : le COVID-19. Si le nouveau coronavirus continue de faire des victimes, les conséquences seront dramatiques au niveau socio-économique et s'imposeront à tous.[1] Les conséquences des maladies infectieuses sont tragiques pour notre humanité mais ce n'est pas la première fois que les virus tuent beaucoup d'humains.[2] En 1957 la grippe asiatique a fait plus de 30 000 morts seulement en France et tout le monde a continué à travailler comme si rien n'était :
« le XXe siècle a connu trois grandes pandémies, chacune étant liées à chaque fois, car le virus grippal subit un certain nombre de mutations : depuis la grippe espagnole de 1918-1919, en passant par la grippe asiatique de 1957-1958 et la grippe de Hong Kong de 1968-1969. »[3]
Face à ses conséquences, « on va laisser circuler l'agent infectieux jusqu'à ce qu'un certain pourcentage de la population tombe malade, et développe ensuite des anticorps. »[4]Dans cet énoncé, remarquons l'intervention d'un rapport d'autorité entre locuteur et destinataires avec l'emploi de l'énoncé « on va laisser circuler » qui sera modifié par l'insertion de la formulation « la population tombe malade et développe ensuitedes anticorps», laquelle contribue à mettre en scène l'engagement de l'homme politique dans les estimations de la prévalence du coronavirus. Ceci dit, il convient de remarquer que, chez le locuteur, ces actes de paroles poussent le lecteur à prendre en considération l'écart ou (et) le rapprochement entre locuteur et destinataires.
Présupposant une communication porteuse d'une stratégie de lutte contre ce virus, cet ancrage engagé sur la situation d'énonciation apparaît à travers deux actes langagiers. D'un côté, on relève « un certain pourcentage» qui exprime la différence entre les nombres d'individus malades et sains et qui manifeste l'état instable porteur de probabilités et de l'improbabilité d'infection chez la population. Il faut toutefois rappeler que la maladie du coronavirus 2019 est devenue le lieu d'une véritable mise en scène de la confrontation de deux interlocuteurs (l'homme politique et la population).
D'un autre côté, cette manifestation de l'infection par COVID-19 et le nouveau traitement potentiel développé par «des anticorps» se double d'une énonciation incitative, sur quoi se pose le postulat suivant : «la transmission des agents infectieux est à la fois directe par les sécrétions respiratoires et indirectes par la contamination de l'environnement,» ce qui peut être un agent biologique responsable d'une maladie infectieuse. D'après ce contexte énonciatif, nous savons que « la transmission des agents infectieux résulte de l'interaction entre l'agent lui-même, l'environnement et l'hôte.»[5] Ceci exprime implicitement un discours d'action en prise sur les nombres de personnes infectées. Il nécessaire d'insister sur le fait que cette interaction aboutit à l'établissement d'une estimation du contenu implicite du nombre de personnes contaminées par le coronavirus.
La question qui se pose alors est la suivante : l'immunité collective peut-elle être obtenue par l'infection naturelle ? Plus le mode de circulation de l'agent infectieux sera important au sein d'une population, plus les anticorps se développeront rapidement. Il est vrai que l'intérêt suscité par le développement des anticorps a varié selon les spécialistes et les visées politiques d'un pays à l'autre. À l'heure où cette question est plus que jamais d'actualité, il apparaît nécessaire de se tourner vers la déclaration suivante :
« Pour l'instant, aucune étude n'a démontré que le fait d'avoir ces anticorps contre le SRAS-Cov-2 conférait une immunité à long terme à ce virus. »[6]
Si nous voulons présenter une configuration approche sémio-critique de ces actes de paroles, nous devons mettre l'accent sur la figure des anticorps, fort développé dans la production scientifique et de la reproduction politique. L'essentiel est pour l'instant de déterminer le rôle de la figure des anticorps qui a connu une véritable révolution scientifique à la suite du travail de l'équipe Inserm dirigée par Hugo Mouquet qui insiste sur le fait que l'immunité fonctionne différemment selon les maladies :
« Nous essayons de comprendre pourquoi certaines personnes développent une très bonne réponse immunitaire en produisant beaucoup d'anticorps capables de neutraliser efficacement le SARS-CoV2, et d'autres pas. »[7]
Il est vrai que l'une des graves faiblesses de « la circulation l'agent infectieux » est de ne pas accorder une importance suffisante aux différentes formes de réponses immunitaires capable de combattre l'infection.Dans un cas,le système immunitaire qui comprend, entre autres, des anticorps implique chez l'individu la capacité de se défendre face au virus. Dans d'autres cas, la capacité de ce même système immunitaire se réduit à rien.
Puisque ces anticorps jouent un rôle non négligeable dans la protection contre les infections par ce virus, leur pouvoir d'anticorps pourrait varier en s'agençant autour de l'activation des mécanismes du système immunitaire face à cette maladie infectieuse et par la suite, l'individu se transformerait lui-même soit par le passage d'un objet sain à un objet infecté, soit par celui d'un objet infecté à un objet sain puis à un objet infecté.
Conclusion :
Alors que la propagation de la COVID-19 accélère, la pandémie risque d'avoir des effets nocifs sur les êtres humains, l'environnement et sur le développement et l'avenir durable dans le monde tout entier.[8] Elle a un impact catastrophique sur l'économie mondiale : « selon les dernières estimations des Nations Unies, au moins 83 millions de personnes supplémentaires, et peut-être même jusqu'à 132 millions, pourraient souffrir de la faim en 2020 du fait de la récession économique causée par la pandémie. »[9]
Quant aux dirigeantspolitiques dans trois pays européens (le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas), ils ont adopté la stratégie de l'immunité collective qui repose sur l'idée que si la plus grande partie de la population a contracté le virus, le virus va finir par s'arrêter de lui-même. En règle générale, plus un grand nombre de personnes est immunisé, moins ce virus contagieux n'a de récepteur pour se transmettre d'une personne séropositive à une autre personne séronégative.
Ces pays sont dans une situation particulière par rapport aux autres pays européens, puisque leurs gouvernements préfèrent que leurs populations développent une immunité collective. Celle-ci semble efficace pour sauver une partie de la population en péril mais ne suffit pas pour faire face à la propagation du coronavirus et protéger tout le monde : «jamais dans l'histoire de la santé publique, l'immunité collective n'a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C'est scientifiquement et éthiquement problématique, a développé Tedros Adhanom Ghebreyesus.»[10] Les données scientifiques qui sont fréquemment citées par les médias dans le débat sur l'immunité collective parlent souvent d'un problème du point de vue scientifique et éthique : «un groupe de scientifiques publie une tribune dans The Lancet, soulignant la dangerosité de la stratégie d'immunité collective, qui consiste à laisser s'infecter naturellement une part de la population moins vulnérable. »[11]
Dans une perspective critique, nous pouvons nous en tenir à la conclusion que l'immunité collective est toutefois critiquable : « Des données issues de Wuhan, foyer de l'épidémie, diffusées par le Wall Street Journal, tendent à confirmer que parier sur l'immunité collective n'est pas une bonne idée. »[12]
Nous terminons cet article sur l'idée que l'immunité collective a sa place dans la lutte contre le virus, non seulement parce qu'elle offre une solution aux problèmes liés à une stratégie visant à immuniser la population mais parce qu'elle rappelle des intérêts à la fois théorique et pratique. Encore une fois nous terminons notre travail sur la construction de l'avenir durable avec un rappel de ce que le Directeur général de l'OMS dit: «le monde comprendra la vérité sur ce qui s'est passé et trouvera les solutions pour mieux construire notre avenir à l'appui d'une humanité unie.»[13]
Notes
1 Retour sur l'année 2020 : l'onde de choc de la pandémie de COVID-19 en 12 graphiques, «les mesures drastiques adoptées dans le but d'endiguer la propagation du virus et d'atténuer les pressions sur des systèmes sanitaires déjà sous tension et fragiles ont eu de très graves conséquences sur la croissance économique. Selon l'édition semestrielle des Perspectives économiques mondiales parue au mois de juin, « la COVID-19 a engendré une crise planétaire à nulle autre pareille — une crise sanitaire mondiale qui, en plus d'un bilan humain extrêmement lourd, est à l'origine de la pire récession mondiale depuis la Seconde Guerre ». L'année 2020 sera ainsi marquée par une contraction de l'économie mondiale et des revenus par habitant, ce qui fera basculer des millions de personnes dans l'extrême pauvreté.» disponible sur https://blogs.worldbank.org/fr/voices/retour-sur-lannee-2020-londe-de-choc-de-la-pandemie-de-covid-19-en-12-graphiques, (consulté le 14 décembre 2020).
2 Les maladies infectieuses suscitent un vif intérêt chez Giovanni Boccaccio dans son «Décaméron » (1448). « L'action du Décaméron se déroule quand la cité florentine est, à son tour, victime de la grande peste noire. Laquelle, faut-il le rappeler, faucha entre 30 et 50 % de la population européenne. Soit plus de 25 millions de vies. Rien que Florence compta 100 000 morts. Boccace survécut à l'épidémie. Celle-ci lui donna l'idée d'y consacrer un ouvrage pour distraire ses contemporains de la mort.» Disponible sur https://www.lepoint.fr/culture/la-peste-de-florence-de-1348-racontee-par-boccace-27-03-2020-2369048_3.php, (consulté le 27 mars 2020).
3 Histoire des pandémies oubliées : la grippe asiatique en France (1957-1958), «Elle s'est propagée tout au long du printemps 1957 en suivant les routes maritimes de la mer de Chine. Le virus parcourt la Chine, Taiwan, Singapour et Bornéo, il atteint ensuite l'Australie et l'Amérique du Nord avant de frapper véritablement l'Europe au cours de l'été 1957, en même temps que l'Afrique et l'Amérique.» Disponible sur https://www.franceinter.fr/histoire/histoire-des-pandemies-oubliees-la-grippe-asiatique-en-france-1957-1958, (consulté le 27 avril 2020).
4 Coronavirus : on vous explique le principe de l'immunité collective, sur laquelle misent le Royaume-Uni et les Pays-Bas, disponible sur https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-on-vous-explique-le-principe-de-l-immunite-collective-sur-laquelle-misent-le-royaume-uni-et-les-pays-bas_3871461.html, (consulté le 19 mars 2020).
5 Desenclos J.-C., La transmission aérienne des agents infectieux, 2008, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7126686/, (consulté le 22 mars 2020).
6 « Il n'existe actuellement aucune preuve que les personnes qui se sont rétablies du COVID-19 et qui ont des anticorps sont protégées contre une deuxième infection. » Disponible sur https://l-express.ca/un-passeport-dimmunite-aux-gens-qui-ont-contracte-la-covid-19/,(consulté le 6 mai 2020).
7 Vers des anticorps thérapeutiques contre le Covid-19, disponible sur https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/vers-anticorps-therapeutiques-contre-covid-19(consulté le 14 avril 2020).
8 La pandémie de COVID-19 plonge l'économie planétaire dans sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondial, «L'activité économique dans les économies avancées devrait décliner de 7 % en 2020, sous l'effet des graves perturbations qui ont frappé l'offre et la demande intérieures, ainsi que les échanges et la finance. Le groupe des économies de marché émergentes et en développement devrait connaître sa première contraction en soixante ans, avec une baisse globale de son PIB de 2,5 %. Les prévisions font état d'une diminution de 3,6 % des revenus par habitant, ce qui fera basculer des millions de personnes dans l'extrême pauvreté cette année.» Disponible sur https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2020/06/08/covid-19-to-plunge-global-economy-into-worst-recession-since-world-war-ii, (consulté le 8 juin 2020).
9 Les effets de la pandémie du COVID-19 sur l'alimentation et l'agriculture, disponible sur https://www.fao.org/sao-tome-e-principe/noticias/detail-events/fr/c/1304034/, (consulté le 14 août2020).
10 Immunité collective : pourquoi l'OMS refuse de laisser circuler le virus pour l'atteindre, Disponible sur https://www.femmeactuelle.fr/sante/news-sante/immunite-collective-en-france-quest-ce-que-cest-et-comment-latteindre-2093809, (consulté le 13 octobre 2020).
11 Covid-19: l'immunité collective est-elle impossible à atteindre? Disponible sur https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-covid-19-immunite-collective-elle-impossible-atteindre-85437/#xtor%3DAL-80-1%5BACTU%5D-85437%5BCovid-19-%3A-l-immunite-collective-est-elle-impossible-a-atteindre--%5D, (consulté le 29 janvier 2021).
12 Pourquoi l'immunité collective ne pourra pas être la clé du déconfinement, disponible sur https://www.numerama.com/sciences/618840-pourquoi-limmunite-collective-ne-pourra-pas-etre-la-cle-du-deconfinement.html, (consulté le 30 janvier 2021).
13 Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors de la réunion d'information aux États Membres sur la COVID-19 – 9 juillet 2020, disponible sur https://www.who.int/fr/director-general/speeches/detail/who-director-general-opening-remarks-at-the-member-state-briefing-on-the-covid-19-pandemic-evaluation---9-july-2020(consulté le 9 juillet 2020).